L'Elysée a qualifié la visite de "semi-privée"

Après une mauvaise séquence - affaires Mitterrand et Jean Sarkozy -, Nicolas Sarkozy a entrepris de consulter les différents patrons de l'audiovisuel. Le chef de l'État a déjà reçu à l'Élysée Nonce Paolini, pdg de TF1. Il devrait recevoir Nicolas de Tavernost, patron de M6. On notera qu'il recevra séparément Bertrand Méheut, pdg du groupe Canal+, et son second, Rodolphe Belmer. Certains se demandent si ce rendez-vous disjoint n'est pas une façon pour le chef de l'État de sonder les prétentions de Rodolphe Belmer vis-à-vis de France Télévisions, dont le binôme dirigeant - Carolis/Duhamel - ne semble pas être en position de poursuivre l'aventure au-delà de l'été prochain.U M2DIAS

L'Elysée a qualifié la visite de "semi-privée" : pas de grande délégation, pas de ministres, pas de chefs d'entreprise. Nicolas Sarkozy s'est donc déplacé en Arabie saoudite en petit comité. Dès sa sortie de l'avion, mardi en fin d'après-midi, le roi Abdallah l'a invité dans sa résidence privée de Janadriya, à une trentaine de kilomètres de Ryad, la capitale. Le souverain de 85 ans ne souhaitait pas convier la presse dans son ranch en plein désert. Après la traditionnelle photo, les quelques journalistes présents ont ainsi été ramenés vers Ryad.
.

Loin des tumultes du Congrès des maires de France, les deux chefs d'Etat ont dîné et se sont retrouvés en tête à tête une bonne partie de la soirée. Pendant deux heures et demie, sans conseillers, sans témoins, avec juste un traducteur, les deux hommes n'ont cessé de discuter à bâtons rompus. De quoi ? "De tout", répond l'Elysée. Du processus de paix au Proche-Orient, de l'Iran, du prix du pétrole et même d'économie puisque l'Arabie Saoudite fait désormais partie du G20.

Crochet par Doha pour récupérer Carla


Ils ont sans doute aussi évoqué quelques contrats français. Le pays, le plus gros producteur de pétrole au monde, a en effet annoncé qu'il allait dépenser 400 milliards de dollars en infrastructure de toutes sortes. La France espère notamment signer un accord de coopération dans le domaine du nucléaire civil, vendre son TGV pour relier Médine à La Mecque et placer quelques frégates et hélicoptères militaires.

Pendant ce temps-là, Carla Bruni-Sarkozy se trouvait quant à elle au Qatar tout proche, à l'invitation de l'épouse de l'émir. Portant une robe verte et un collier de diamants, elle a participé au dîner de gala du "sommet mondial pour l'innovation en matière d'éducation". Ce petit émirat a ouvert récemment une "Cité de l'éducation" et la femme du chef de l'Etat souhaite voir de grandes écoles françaises s'y installer. Après son départ d'Arabie saoudite, Nicolas Sarkozy est venu rejoindre son épouse à Doha mercredi en fin de matinée pour un petit arrêt de quarante-cinq minutes à l'aéroport, avant de repartir vers Paris.



Sarkozy veut-il organiser un sommet pour la paix au Proche-Orient à Paris ?

C'est ce qu'affirme Haaretz ce mercredi. Selon le quotidien israélien de gauche, le chef de l'Etat en aurait proposé l'idée au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au président palestinien Mahmoud Abbas et au président syrien Bachar al-Assad. L'Elysée ne dément pas.

En quelques jours, Nicolas Sarkozy a rencontré le Premier ministre israélien, le président syrien, le président irakien, le roi d'Arabie Saoudite et a téléphoné deux fois au président palestinien. De ces entretiens, rien ne filtre. L'entourage du président refuse de débriefer ces rencontres pour éviter de froisser qui que ce soit. De son coté, après avoir passé la soirée de mardi en compagnie de Mahmoud Abbas, Bernard Kouchner était en Israël ce mercredi pour s'entretenir avec les dirigeants israéliens,

Depuis que Barack Obama a montré son incapacité pour le moment à faire avancer le processus de paix, Nicolas Sarkozy semble reprendre le dossier en main. Dans un entretien accordé au journal saoudien Al-Riyad, il a notamment déclaré que "relancer le plus vite possible le processus de paix au Proche-Orient est une priorité absolue".